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Les Grandes Pyramides: analyse des pierres par les géologues (2ème partie).

J’ai récemment montré dans l’article  PYRAMIDE: Graves mensonges sur l’Analyse du Lauer Sample, comment des géologues américains ont employé des moyens peu recommandables  pour s’opposer aux résultats de ma recherche sur les pyramides.

Voici le deuxième article sur le même sujet, mais cette fois il concerne certains géologues français. Faisant suite à l’énorme buzz généré par la vidéo K2019 sur YouTube (une vidéo que je ne soutiens pas, voir mon article précédent du 18 Juin Ma position concernant la vidéo Pyramide K2019 ) certains géologues français se sont mis en campagne pour discréditer ma recherche. Mais, à la différence des géologues américains qui avaient publié il y a plusieurs années de cela leurs articles sous leur vrai nom patronyme, la mode est maintenant à la vidéo sur YouTube ou aux textes sur Internet, publiés sous couvert de PSEUDONYME. Ces courageux “scientifiques” se déclarent être les représentants de la “vraie science”, mais ils se cachent pour ne pas subir des représailles. Pourquoi ? Parce que, comme vous le verrez ici, ils propagent des infox, des “fake news”, et ils le savent, sinon ils ne se cacheraient pas ! Un vrai scientifique assume ses propos sous son vrai nom.

Voici le cas d’un géologue français dont le pseudonyme est “Admin” et qui publia son article en décembre 2019 dans son site www.actugeologique.fr sous le titre “La Grande Pyramide de Khéops bâtie avec des pierres synthétiques ?” Il a trouvé ses arguments dans deux articles. Le premier est celui de l’Américain Dipayan Jana, publié en 2007 il y a déjà 13 ans. Il fut l’objet de mon article du 21 Mai 2020:  “PYRAMIDE: Graves mensonges sur l’Analyse du Lauer Sample“. Comme je l’ai démontré, D. Jana a analysé un faux échantillon trafiqué par James Harrell, un autre géologue américain. Ce dernier avait fourni un morceau de calcaire naturel à la place de l’échantillon Lauer en calcaire géopolymère. Donc, D. Jana indique qu’il ne trouve pas de sodium Na, le signe du géopolymère. Ceci est normal puisqu’il a analysé un calcaire naturel et tout le monde sait qu’il n’y a pas de sodium Na dans du calcaire naturel.

Mais le géologue français “Admin” ne le sait pas. Il écrit donc, en se référant à l’article de D. Jana:

Ce qui a été dit est suffisant pour réfuter définitivement la théorie de Davidovits. Son procédé utilise du sodium, sous forme de natron, qui n’a pas été trouvé dans les roches des pyramides, que ce soit sous forme d’alumino-silicate de sodium ou de toute autre substance.

Évidemment, si “Admin” avait suivi l’actualité décrivant les avancées et les publications de Davidovits, il aurait su que son affirmation était fausse. OUI, IL Y A DU SODIUM Na DANS LES PIERRES DES PYRAMIDES. Mais pour cela il faut lire les articles que notre équipe publie régulièrement dans le site de l’Institut Géopolymère depuis 1996, dans les pages dédiées aux Pyramides et à l’archéologie. Ou alors, il faut lire mes livres, par exemple en anglais “Why the Pharaohs built the Pyramids with fake stones” (2009-2017). Mais, je préfère citer un passage de mon dernier livre en francais “Bâtir les Pyramides sans Pierres ni Esclaves” paru en 2017. Dans le Chapitre 4, pages 122-125, on y lit:

(…) Mais, ce n’était pas le seul élément troublant de leurs analyses. Celui-ci n’est pas signalé dans le résumé. Il est cependant tout aussi important que les autres. C’est la présence de sel halite, NaCl (le sel de cuisine), ainsi qu’on peut le voir dans la figure 4.11. La formule chimique du microconstituant (mc’) inclut une molécule de NaCl.

Pourquoi est-ce significatif ? Lorsque je suis allé sur le site de Gizeh, en 1984, j’avais ramassé quelques petits morceaux de pierre de la pyramide de Chéops. Mon réflexe de chimiste me fit goûter ces pierres avec la langue : elles étaient salées. Il y avait du sel NaCl dedans, du sel de cuisine. Puis, je pris un morceau de roche calcaire géologique, le goûtait : il n’était pas salé. Je renouvelais l’expérience à chacune de mes visites, en 1988, 1991, 2003; j’en fis part à ma femme Doris et mon fils Ralph, qui m’accompagnaient et confirmèrent. Je signalais cette singularité au Chef du département de mathématiques du Palais de la Découverte, au cours de mon premier entretien de préparation à l’exposition du Palais de la Découverte à Paris, dédiée à la construction des Pyramides. Cette exposition, à laquelle l’Institut Géopolymère participait, était prévue se dérouler de déc. 2006 à mars 2007 (voir le chapitre 2). Il fut surpris et me répondit : « Il se trouve que ma fille fait actuellement un reportage sur le site de Gizeh; je vais lui envoyer un message ». Une semaine plus tard, sa fille lui confirmait cet étrange phénomène.

La présence de sel NaCl n’est qu’une anecdote pour l’égyptologie. Pour certains égyptologues, cette occurrence de NaCl serait normale puisque les calcaires sont sédimentés au fond des océans salés. C’est un raisonnement idiot. Selon eux, tous les murs de nos bâtiments et de toutes nos cathédrales en calcaire seraient recouverts de sel. Ils ne le sont pas, évidemment. Pour d’autres, ce sont les touristes qui, urinant sur les pierres dans les chambres, laisseraient leur trace. Tout aussi idiot. Pourtant, il était présent sur les pierres de toutes les chambres des pyramides. J’ai moi-même, en 1988, détaché un morceau de ce sel de la surface d’un bloc situé en haut de la chambre « mortuaire » à encorbellement de la pyramide de Meidoum. Mais, le plus significatif est la description faite par le Calife Al Mamun lorsqu’il ouvrit en 820 après J.-C. la Grande Pyramide qui avait été scellée pendant plusieurs siècles. Il trouva dans les chambres intérieures que la pierre était recouverte d’une couche de 1,5 cm de sel.

“Admin”, le géologue donneur de leçon de “vraie science”, qui se cache derrière son pseudonyme, n’est jamais allé visiter les Pyramides, sinon il aurait fait la même constatation. Mais, je continue la lecture du Chapitre 4:

Les blocs des pyramides contiennent donc du sel. Comme ils furent fabriqués comme du béton géopolymère, ils contiennent aussi de l’humidité. Celle-ci migre en surface, sèche, et le sel NaCl cristallise.

Je m’attendais à trouver une migration de carbonate de sodium (du natron en excès) ou de bicarbonate de soude, par réaction de l’alcali NaOH en excès avec le gaz carbonique de l’air. Au lieu de cela, nous avons affaire au sel halite, NaCl. D’où vient-il ? Qu’elle est la réaction chimique géopolymère générant ce sel de cuisine NaCl ?

Je ne vais pas, ici, entrer en détail dans ma réflexion de chimiste. Sachez que je trouvais rapidement la solution. Il faut ajouter un autre sel chimique, le chlorure de magnésium MgCl2, complément naturel au natron égyptien, carbonate de sodium. Cet élément constitue la majeure partie de plusieurs sels provenant d’évaporites connus sous les noms de carnallite (sel double de chlorure de magnésium et de potassium), la kainite (sel double de chlorure de magnésium et de sulfate de magnésium), et la kieserite (sel double contenant plus de sulfate de magnésium que de chlorure de magnésium).

Ces minéraux sont qualifiés du terme générique de « natron » par les égyptologues. En fait, en écriture hiéroglyphique, il existe au moins dix variétés différentes de « natron » égyptien, donc dix minéraux pouvant entrer en jeu dans une réaction géopolymère. En se référant aux travaux de J. R. Harris et en tenant compte de ses propriétés physiques et de son aspect, la carnallite correspondrait à l’écriture hiéroglyphique hsmn, un natron qui est déliquescent et doit être pressé en briquette. Quant à la kainite, ce serait l’un des natrons bd ou bsn, livrés en granules, alors que le véritable natron (carbonate de soude) est ntr, sous forme de poudre. (…)

La première affirmation de “Admin” est donc fausse. Il la reprendra dans la deuxième affirmation qui traite de la nature géologique des pierres de la pyramide de Kheops. Il utilise pour cela un article publié en 2008 dans www.hal.archives-ouvertes.fr/hal-00319586, par la géophysicienne française Suzanne Raynaud et son équipe: Suzanne Raynaud, Henri de la Boisse, Farid Mahmoud Makroum, Joël Bertho. Geological and Geo-morphological study of the original hill at the base of Fourth Dynasty Egyptian monuments. Étude géologique et géomorphologique de la colline originelle à la base des monuments de la quatrième dynastie égyptienne. 2008. hal-00319586.

Dans son article, “Admin” reproduit une figure de l’article de Raynaud et al. Voir la Figure 1 ci-dessous. Elle montre le microfacies d’un calcaire à coquillages fossiles, les nummulites.

Figure 1: Calcaire à nummulites (selon la Figure 12 de l’article de Raynaud et al., 2008).

La légende pour cette Figure selon “Admin” est: Calcaire à nummulites de la pyramide de Khéops. Il existait de grandes et de petites nummulites, N1 et N2.

La légende de cette même photo dans l’article de Raynaud et al. est: Figure 12. Pyramide de Kheops. Microfacies des niveaux de packstone du substratum incluant deux ensembles de Nummulites Gizehensis N1 : grande taille et N2 : petite taille.

À première vue, il n’y a pas de différence entre les deux légendes. Et pourtant, il y en a une qui montre la “fraude” ou la “fake news” de “Admin”. Raynaud et al. désigne le substratum. Pour un géologue, cela indique le plateau rocheux calcaire qui est sous la pyramide, et pas du tout la constitution des blocs de la pyramide de Khéops, selon “Admin”. Donc, “Admin” est un faux géologue. Il cherche à induire le lecteur en lui faisant croire que les matériaux qui constituent les blocs de la pyramide ont été extraits de ce substratum, ce qui est FAUX.

Dans leur article, Raynaud et al. ont écrit (traduction de l’anglais):

La Fig. 12 montre le packstone de l’environnement de Kheops. Il possède une matrice argilleuse et calcaire qui inclue deux dimensions différentes de nummulites gizehensis.

Mais, dans son explication, “Admin” supprime la mention “matrice argileuse” car elle confirme les affirmations de Davidovits. Pourtant, il continue ainsi:

(…) Ces couches de calcaire à nummulites alternent avec des couches de calcaire marneux, les marnes étant des mélanges de calcaire et d’argiles. Ces dépôts alternés sont séparés par des strates de marnes d’épaisseur décimétrique. Les épaisseurs varient bien sûr de place en place. Globalement, les strates sont inclinées de 8° à 12° vers le sud-est.

En somme, le comique dans cette description est que “Admin” confirme ce que j’ai toujours écrit dans mes livres et dans nos pages sur Internet: c’est parce qu’il y a de l’argile (kaolinitique) avec le calcaire, que l’on peut employer la géopolymèrisation. Les matériaux pour fabriquer les blocs de calcaire géopolymère se trouvent sur place, et les carrières sont dans les strates inclinées de calcaire marneux (avec argile) vers le sud-est. Dans tous mes livres, ainsi que sur Internet, dans les pages Pyramides, le lecteur trouvera la Figure 2 suivante indiquant l’endroit des carrières:

Figure 2: Coupe sud-sud est du plateau de Gizeh. La pyramide est sur le substratum de calcaire dur et gris, et les carrières dans le calcaire argileux.

En résumé: Le géologue français “Admin” montre sa totale ignorance avec la même arrogance que ceux dont j’ai déjà dénoncé l’attitude honteuse. Ensemble, ils discréditent la géologie auprès de l’opinion publique. “Admin” propage de la pseudo science et des “fake news”. Il écrit qu’il se cache derrière un pseudonyme pour “d’excellentes raisons”, maintenant on devine lesquelles…

Le lecteur intéressé trouvera les références de mes livres dans la barre du Menu “Books/Livres” ci-dessus.

 

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